1/ Le digital, une fausse bonne idée pour les services publics ?
Une enquête d'Opinion Way pour le Think thank Le Sens du service public, menée auprès de 1004 Français représentatifs de la population française, dresse le palmarès des services publics. Et l
es résultats questionnent le "tout numérique" que nombreux d'entre eux ont subi au détriment des guichets ces dernières années.
En effet,
Pôle emploi et les caisses d'allocations familiales (CAF) sont les plus mal notés dans le Palmarès des services publics, moins d'un Français sur deux étant satisfaits. Et la réduction de la présence humaine, qui rend de plus en plus complexe la possibilité d'échanger avec un interlocuteur, n'est sans doute pas étranger à cette évaluation. A l'inverse,
les Français sont plus satisfaits des services publics qui ont conservé des guichets et accueils physiques, comme l'Assurance Maladie ou les Collectivités locales.
"La fracture numérique n'est pas, comme on pourrait le croire, générationnelle. Elle concerne l'ensemble des Français", souligne Johan Theuret, cofondateur du collectif Sens du service public.
"Ce n'est pas parce que les jeunes sont habiles avec leur smartphone sur les réseaux sociaux que pour autant, ils peuvent faire facilement des démarches en ligne sans être accompagnés", explique-t-il.
Les résultats tracent un regard sur les évolutions en cours, notamment sur
la nécessité de penser la dématérialisation des services publics comme une voie d'accès supplémentaire, et peut-être pas comme une substitution aux accès physiques ou humains.
Les Français et les services publics
2/ Mobilité et transition, ou comment faire bouger les Français sans leur voiture ?
Une enquête inédite menée auprès de 2000 Français et réalisée par l’institut Kantar Public France, Destin Commun, et l’agence de communication Spintank, présente le rapport des Français à leurs déplacements du quotidien ou exceptionnels.
"Au-delà des batailles culturelles, notre étude révèle de réelles évolutions des aspirations des Français, mais aussi un besoin de contrôle, d’autonomie et surtout d’économies. Il faut en tenir compte pour engager chacun dans la transition", explique Laurence de Nervaux, directrice de Destin Commun et co-autrice de l’étude.
L'étude révèle en effet que les Français restent toujours attachés à la voiture, et notamment thermique. Car les Français émettent des doutes sur les vertus écologiques et la capacité d'autonomie des voitures électriques, ainsi que des freins financiers.
60% des Français indiquent qu’ils aimeraient avoir une voiture électrique, mais que cela coûte trop cher à l’achat. Un autre point questionne en l'état : seuls 4 Français sur 10 (43%) considèrent que l’utilisation de la voiture est un frein à la lutte contre le changement climatique.
Aussi, si la majorité des Français se montrent favorables aux transports en commun ou au vélo, les freins sont toujours importants.
51% des enquêtés déclarent “préférer les transports individuels plutôt que collectifs car ils n'aiment pas voyager avec d'autres gens”.
La plus grande évolution concerne l'avion :
35% des usagers réguliers de l’avion déclarent culpabiliser à cause de son impact environnemental, et une majorité des Français (52%) se disent prêts à prendre le train plutôt que l’avion pour un même trajet.
L'étude décrit enfin 6 typologies de Français dans leur rapport à la mobilité : les militants désabusés, les stabilisateurs, les libéraux optimistes, les attentistes, les laissés pour compte, et les identitaires.
Mobilités et transition : comment faire bouger les Français
3/ Le passage à la voiture électrique n'est pas encore gagné
Dans le sillon de l'insight précédent, l'étude de l'ADEME et de l'Obscoco de l'année dernière, "Perceptions et attendus du grand public à l'égard de l'électromobilité", éclaire d'autant plus les freins et difficultés des Français à bouger vers la voiture électrique.
Déjà,
le taux d'équipement en véhicules électriques et hybrides rechargeables est très faible en 2022, à hauteur de 5% seulement. Il faut dire que
les Français ont une opinion très mitigée des véhicules électriques. Seuls 25% en ont une bonne image, 41% ne savent pas, et 34% en ont une mauvaise. Ceci d'autant plus que les clivages sont très marqués entre les parisiens ou urbains, et les périurbains ou les habitants des communes isolées.
Aussi,
les Français ne sont aujourd'hui pas totalement convaincus de l'impact positif du passage à l'électrique. A peine plus d'1 Français sur 5 pense que les véhicules électriques ont une empreinte environnementale plus faible que les véhicules thermiques.
Un frein non négligeable est enfin l'enjeu financier. 85% des Français considèrent que les véhicules électriques sont encore difficilement, voire complètement inaccessibles financièrement. Pas étonnant donc si le prix est encore le premier levier exprimé du passage au véhicule électrique.
Perceptions et attendus du grand public à l'égard de l'électromobilité
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