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Les insights de la semaine #29

Quel est l'impact des critères environnementaux sur les achats alimentaires des Français ? Les consommations des drogues comme le cannabis et la cocaïne sont-elles désormais si courantes qu'elles en deviennent une norme ? Qui sont les utilisateurs des boîtes à livres de plus en plus présentes dans l'espace public, et quels en sont les usages ? Découvrez les réponses à ces questions variées dans les Insights de la semaine #29.

1/ Des préoccupations environnementales en recul dans les achats alimentaires


Le CREDOC vient confirmer une évolution que de nombreux signes faisaient craindre dans les habitudes alimentaires des Français. Entre 2021 et 2023, les préoccupations environnementales ont en effet perdu de leur influence dans les décisions d'achat. La flambée des prix alimentaires, avec une hausse de 21%, n'est pas étrangère à cette tendance, tout comme les préoccupations environnementales globalement en recul dans la population.

Trois profils émergent : les engagés en forte baisse (51%, -5 points), les éloignés (14%, +3 points) et les empêchés (35%, +2 points), ces derniers voulant consommer durablement mais étant freinés par des contraintes budgétaires.

Les motivations pour acheter bio, pour le bien-être animal ou pour des garanties écologiques sont ainsi toutes en baisse, respectivement de 9, 8 et 7 points.

Mais les motivations à choisir des produits revendiquant un respect de l’environnement varient fortement selon les catégories socio-économiques. Les cadres, moins touchés par les contraintes budgétaires, restent plus enclins à faire des choix durables, avec 61% d'entre eux optant pour le bio contre 46% des employés et 37% des ouvriers.

Des préoccupations environnementales en recul dans les achats alimentaires

2/ La France accro aux stupéfiants


L'Office français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a publié une vaste étude, la première depuis 2017, révélant une augmentation importante de l'usage de stimulants en France. La consommation de cocaïne, en particulier, est en forte hausse.

L'étude, baptisée « Eropp » (enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes), a interrogé un panel de 14 984 adultes en France métropolitaine. Les résultats montrent une hausse spectaculaire de la consommation de stimulants. En 2023, près d'un adulte sur dix (9,4 %) a consommé de la cocaïne au moins une fois dans sa vie, contre 5,6 % en 2017. Cette hausse est la plus forte parmi toutes les substances illicites, hors cannabis.

La cocaïne, produit phare du narcotrafic transatlantique, voit son usage actuel augmenter de 1,6 % en 2017 à 2,7 % en 2023. Depuis 1992, le nombre d'usagers de cocaïne en France a été multiplié par dix. La MDMA et les amphétamines suivent cette tendance haussière, avec un taux d'expérimentation à vie atteignant respectivement 8,2 % et 4,3 %.

L'étude révèle également que 14,6 % des adultes de 18 à 64 ans ont consommé au moins une fois une drogue illicite autre que le cannabis, un chiffre qui a doublé depuis 2017. L'usage actuel de ces substances a augmenté de 70 %, passant de 2,3 % à 3,9 %. Les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à avoir consommé ces drogues, que ce soit au cours de leur vie (20,1 % contre 9,3 %) ou au cours des douze derniers mois (5,2 % contre 2,6 %).

L’attrait pour les substances stimulantes traduit une évolution de leur image et des justifications de leur usage. Les causes de cette augmentation reposent sur plusieurs facteurs, selon le directeur de l'OFDT : une offre en plein développement, facilitée par la position géographique de la France et la proximité avec des pays producteurs, une pureté accrue de la cocaïne et une perception diminuée de leur dangerosité.

Ces consommations deviennent une nouvelle norme, prenant sans doute de plus en plus la place de l'alcool, en forte baisse de consommation depuis vingt ans.

La France accro aux stupéfiants

3/ Qui sont les usagers des boîtes à livres ?


Elles sont devenues un élément ordinaire du paysage des villes et villages de l’Hexagone. D'après le recensement proposé par l'entreprise Recyclivres, la France compte plus de 10 000 exemplaires (contre seulement 2 000 en 2017) de ces étagères installées en plein air permettant de déposer ou d’emprunter gratuitement des livres. À raison d'une moyenne d'une centaine de livres par boîte, cela représente autour d'un million de volumes rendus disponibles à proximité de la population. Ce phénomène social n'est donc pas anecdotique.

Mais que sait-on de celles et ceux qui fréquentent ces boîtes et des usages qu'ils en font? Dans une enquête inédite, le sociologue Claude Poissenot révèle que les usagers de ces boîtes à livres sont à 81 % des femmes, assez âgées et vivant en ville. Les hommes utilisent les boîtes davantage pour une recherche précise de livres, là où les femmes viennent plus sans idée de départ, laissant le hasard guider leur choix. Elles sont donc plus nombreuses car elles acceptent (et recherchent) plus que les hommes un effet de surprise, de découverte.

Aussi, les usagers sont d'abord des diplômés du supérieur. Plus des trois quarts des utilisateurs ont fréquenté au moins un établissement d’enseignement supérieur, et seuls 9 % d’entre eux n’ont ni acheté ni emprunté de livres dans l’année. « Comme le veut le principe de cumul des pratiques culturelles, toute nouvelle offre (ici de livres) bénéficie d’abord aux catégories qui en sont déjà familières », analyse le sociologue.

Pour autant, les boîtes à livres produisent un effet de démocratisation. Parmi les usagers ayant quitté le système scolaire avant le supérieur, 37 % n’empruntent jamais en bibliothèque, 6 % n’achètent jamais de livres neufs et 18 % ne font ni l’un ni l’autre. Suivant le niveau d’études, l’appropriation des boîtes à livres est très différente : la moitié des détenteurs d’un titre de l’enseignement supérieur déclarent déposer des livres pour s’en débarrasser et faire de la place chez eux, alors que c’est le cas de moins d’un tiers des moins diplômés. « Cette plasticité des boîtes à livres à des publics et des usages variés forme sans doute la principale source du succès de ce dispositif », conclut Claude Poissenot.

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