1/ Le paradoxe de la vie sexuelle des Français en 2024
Plus de 20 ans après les premières diffusions, l’enquête « Contexte des sexualités en France » (Inserm, Agence nationale de recherches sur le sida et les maladies infectieuses) dévoile les nouvelles réalités de la vie sexuelle des Français en 2024. Cette étude d’ampleur, basée sur les réponses de 31 500 personnes âgées de 15 à 89 ans, interrogées entre novembre 2022 et décembre 2023, explore leurs pratiques, leurs représentations et leurs trajectoires sexuelles.
L'enquête 2024 révèle un « paradoxe contemporain de la sexualité ». Diversité croissante des pratiques sexuelles et des partenaires, extension des répertoires sexuels, comme un recours plus fréquent à la masturbation, à la pénétration buccale, anale., nombre de partenaires qui augmente, pratiques qui s'étendent dans les espaces numériques... Autant de signes d'une recherche de plaisirs variés et d'expérimentations nouvelles. De plus grande ouverture, d'une plus grande liberté.
Dans le même temps, un certain nombre d'enseignements mettent en avant une sexualité moins intense. Par exemple, une fréquence de rapports sexuels en baisse. Celle-ci a diminué, au fil du temps, pour les deux sexes et dans tous les groupes d’âge : les personnes ayant eu un rapport sexuel dans l’année déclarent au cours des quatre dernières semaines, en moyenne, 6 rapports pour les femmes, 6,7 pour les hommes – contre, respectivement, 8,6 et 8,7 rapports en 2006. L’âge du premier rapport, lui, augmente également, atteignant 18 ans en moyenne. au lieu 17 pour les éditions précédentes.
Des facteurs sociaux en mutation expliquent en partie ce paradoxe. D'abord, l'évolution des modèles familiaux, les Français vivant de moins en moins en couple. Or, les moments où l’on est moins en couple sont des périodes de moindre activité sexuelle. Ensuite, l’autonomie croissante des femmes dans leur rapport à la sexualité redéfinit les attentes et le consentement, avec une importance accrue accordée au plaisir et au désir féminins, à la remise en question de la disponibilité sexuelle féminine.
Enquête complète "Contexte des sexualités en France"
2/ De plus en plus de Français s'interrogent sur la vie après la mort
Alors qu’on pourrait imaginer les Français de plus en plus détachés des questions spirituelles, un récent sondage IFOP révèle un intérêt croissant pour la vie après la mort.
Aujourd'hui, 32 % des Français croient en une existence au-delà, un chiffre stable mais loin des niveaux des décennies passées. Ce sont les jeunes qui se montrent les plus ouverts à cette idée : 44 % des moins de 35 ans y adhèrent.
Fait marquant, la part de Français refusant toute idée d’une vie après la mort diminue, passant de 49 % en 2018 à 39 % aujourd’hui. En parallèle, 29 % restent indécis, laissant la porte ouverte à une autre forme d’existence
, dont ils ignorent les contours. Ils étaient 16% en 1970 et 20% en 2018. Ce scepticisme teinté de curiosité révèle une société plus fragmentée face aux questions métaphysiques, qui dépassent désormais les cadres religieux traditionnels.
Cette dualité entre rationalisme et spiritualité se manifeste aussi dans les pratiques mémorielles : 42 % des Français entretiennent un lien symbolique avec leurs proches disparus. Si 40 % disent n’attendre rien de l’au-delà, un quart espèrent tout de même retrouver ceux qu’ils ont aimés. C
ette quête de l’infini demeure un reflet des aspirations de notre époque : moins ritualisées, moins normées par les religions, mais davantage un travail de mémoire et de quête de sens.
Les Français et la vie après la mort