1/ Strava plutôt que Tinder pour faire des rencontres
Assistons-nous à la fin des applications de rencontre ?
Les Tinder et Bumble sont en difficulté car les célibataires refusent de payer et expriment une certaine fatigue de la rencontre, du date insipide, et des relations virtuelles chronophages sans intérêt. Une enquête commandée l’année dernière par Axios, un site d’information américain, a révélé que seul un cinquième des étudiants américains les utilisait au moins une fois par mois. « Ce n’est pas amusant, c’est tellement superficiel et c’est aussi vraiment épuisant », déplore un jeune influenceur sur TikTok.
C'est dans ce contexte que de nouvelles formes de rencontres physiques voient le jour. Ce sont des applications de rencontre amicales, d'événements comme Eventbrite grâce auxquelles on peut se rencontrer autour d'un atelier de cuisine ou d'une conférence sur l'innovation, ou même sur Strava qui devient prétexte à se rencontrer autour d'une activité partagée.
Que la running soit devenue un phénomène social est un fait. Mais ce que nous observons aujourd'hui dépasse le concept de running et de sport. Il s'agit d'un mouvement lié à la socialisation, ce que l'on peut appeler le running social pour faire des matchs.
Les grandes marques, telles que Nike, participent également à cette tendance en organisant des sessions de running à travers le monde. Ces événements dépassent le cadre sportif pour devenir des espaces de socialisation, offrant une alternative attrayante pour ceux qui cherchent à rencontrer de nouvelles personnes dans un cadre plus naturel et authentique.
Faites des matchs sur Strava
2/ La revanche des petites villes n'a pas eu lieu
Souvenez-vous : après le Covid, les Français exprimaient leur envie d'ailleurs, de sortir des métropoles, de vivre dans des petites villes, à la campagne, d'avoir son jardin ou sa terrasse. À en croire les médias, les villages et communes modestes prendraient leur revanche sur les grandes villes après des décennies de désaffection. Pour preuve, Paris s'était vidé pendant les confinements.
Mais est-ce que cette envie d'exil s'est-elle confirmée dans les faits?
Le problème est qu'aucune donnée ne vient étayer cette idée. Et c'est tout le sens d'un article très riche du géographe Jean-Charles Édouard. D'abord, parce que penser que les petites villes ont connu un déclin démographique est une idée reçue. Ces villes sont restées peuplées et l'exode n'a pas eu lieu dans les cinquante dernières années. Ensuite, elles gagnent très peu d'habitants depuis le Covid, les grandes métropoles captant toujours le gros des flux d'habitants. 12 millions de Français vivent dans des communes entre 2 000 et 20 000 habitants, soit 18% de la population française. Une proportion stable depuis 50 ans.
Au-delà du discours médiatique, ce qui change, c'est le regard porté sur ces villes. Une perception plus positive, un mode de vie plus attractif, un regain d'intérêt et un nouvel imaginaire.
La revanche des petites villes au-delà du discours médiatique
3/ Les commerces physiques toujours au coeur de la qualité du lien social
Malgré la montée du e-commerce et la diversification des centres-villes, le commerce physique reste un acteur clé de la vie sociale et économique en France. Selon la deuxième édition du baromètre Galimmo / L'Obsoco, 94% des Français considèrent que les commerces jouent un rôle essentiel dans la cohésion sociale urbaine. Ces lieux de consommation sont bien plus que de simples espaces marchands : ils créent du lien social, favorisent les échanges et influencent directement la qualité de vie.
En effet, 48% des Français déclarent avoir noué des relations d'amitié avec des commerçants ou d'autres clients, révélant ainsi le rôle des magasins comme véritables lieux de sociabilité. À l'instar des écoles, des services publics ou des espaces culturels, les commerces participent activement à la dynamique sociale locale. Ils favorisent également les interactions entre générations et cultures, selon plus de 8 Français sur 10.
Par ailleurs, 71% des Français estiment que les commerces améliorent leur qualité de vie, et 52% affirment que leur présence influence leur décision de s'installer ou de rester dans une ville. Dans un contexte de vieillissement de la population et de numérisation croissante, le commerce physique continue de jouer un rôle vital dans la construction du lien social et l’attractivité des territoires. Le commerce physique n’a donc pas dit son dernier mot.
La fonction sociale du commerce