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Les insights de la semaine #27

Par Sébastien Dubois - Associé Recherche Insights - June 8, 2024

Les insights de la semaine #27 s'intéressent au phénomène de la solitude, qui concerne beaucoup plus les jeunes que les autres Français, ainsi que les habitants des centres urbains. Nous posons aussi la question de la place de la voiture en centre ville, différentes études démontrant que la piétonnisation favorise davantage le commerce que les parking et les politiques d'accès aux véhicules. Aussi, la place de la religion chez les Français, la désaffiliation religieuse poursuivant sa montée dans la société française.

1/ No parking, no business ?


Depuis quelques temps, la mise en place de zone piétonne se multiplie dans les villes, l’objectif étant de rendre les centres villes plus agréable et d’y réduire la pollution. Mais ces mesures ne font pas l’unanimité.


En effet, une partie des commerçants privilégient l’accès à leurs boutiques en fluidifiant le trafique et simplifier l’accès au parking. Ils voient dans la piétonnisation des centres villes comme une menace supplémentaire, surestimant le nombre de clients de périphérie venant en voiture.

Or, plusieurs études récentes montrent que les commerçants surestiment le nombre de clients venant en voiture. À Nancy par exemple, les commerçants pensaient que 77 % de leurs clients utilisaient la voiture, alors qu'ils ne sont en réalité que 35 %. Ils imaginaient également que les piétons ne représentaient que 11 % des clients, alors qu'ils sont 39 % réellement, et que 1 % des gens y faisaient du vélo, tandis que les cyclistes représentaient 13 % des clients.


L’explication pourrait être le fait que les automobilistes se font plus entendre auprès des commerçants, se plaignant de la circulation et de la difficulté pour se garer. Il faut toutefois noter des disparités en fonction des types d'airs urbaines : si à Paris les clients à 4 roues représentent 5%, ils sont 50% dans les villes de 100 000 habitants.


« No parking, no business » en centre-ville : un mythe à déconstruire

2/ Les jeunes plus solitaires que les plus vieux


Depuis 2010, la Fondation de France publie chaque année un rapport sur la solitude en France.


Si le taux global d'isolement reste stable à 12%, on observe une polarisation inquiétante après la COVID, les jeunes (45% se sentent seuls) et les habitants des grandes villes comme Paris (28%) se sentant beaucoup plus isolés.

Les grandes métropoles, malgré leur activité, abritent de nombreuses personnes se sentant seules, illustrant le paradoxe de l'anonymat urbain.

Les centres commerciaux (52% de fréquentation régulière), les parcs (34%) et les associations se révèlent être des espaces clés pour l'interaction sociale, pour briser l'isolement et promouvoir l'inclusion sociale. Mais l'étude révèle aussi l'impact de l'inflation sur les activités sociales, du moins pour 70% des Français pour qui la situation économique aggrave l'isolement, surtout chez les foyers à faibles revenus (14%) et les chômeurs (20%).

Ce n'est donc pas un hasard si les plus jeunes se sentent plus seuls que les plus âgés, moins présents dans les centres urbains.

Les jeunes plus seuls que les vieux

3/ La désaffection de la religion en France



Depuis 10 ans, de plus en plus de Français se détachent de la religion et la désaffiliation religieuse augmente en France. Selon la dernière enquête "Trajectoires et origines" de l’Insee, 51% des 18-59 ans se déclarent en effet sans religion.


Dans le détail, si la pratique religieuse est en chute libre, elle ne l'est pas de la même façon pour toutes les communautés. Elle est particulièrement marquée chez les catholiques. En 1960, 25% des adultes allaient à la messe. Avant la pandémie de Covid-19, ce chiffre était tombé à 1,8% et il a encore diminué depuis. Le taux de baptême a également chuté, passant de 93% en 1960 à moins de 20% aujourd’hui. Cette désaffiliation religieuse concerne 19 % des immigrés arrivés après 16 ans et 26 % des descendants de deux parents immigrés. Si le catholicisme reste la première religion (29 % de la population se déclare catholique), les données montrent que les musulmans ont aujourd'hui des pratiques plus présentes.

Mais vivre dans une société séculière ne signifie pas pour autant que la société soit totalement laïque. Si l'État est laïc, si les pratiques religieuses sont en forte baisse, les religions restent présentes dans les vies individuelles et collectives. Les sciences sociales nuancent cette baisse tant le religieux participe encore à la fabrique de l’entre-soi, au maintien des classes sociales ou à leur évolution. Aujourd'hui, l’autorité est plus horizontale, surtout visible dans les conversions à l'islam, où les convertis ont un rapport très personnel à la religion mais sont quand même influencés par des groupes et associations. Aussi, la religion continue un jouer un rôle, notamment en maintenant certaines valeurs et engagements altruistes.


La baisse des pratiques religieuses en France




 
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