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Les insights de la semaine #26

Par Sébastien Dubois - Associé Recherche Insights - May 24 2024

Les insights de la semaine #26 mettent en lumière trois phénomènes liés à la famille qui reflètent les défis complexes de nos sociétés. D'abord, le phénomène des "Tanguy" toujours très présent et en hausse, dépassant les prédictions du célèbre film de 2001. Ces jeunes adultes qui persistent à squatter le nid familial révèlent une tendance en constante ascension, un miroir poignant des difficultés de l'autonomie moderne. Aussi, la chute de la natalité et le vieillissement de la population redessinent les contours familiaux, promettant des structures plus restreintes mais aussi plus concentrées, avec des implications profondes sur notre manière de prendre soin des plus jeunes et des aînés. Enfin, les inégalités professionnelles persistantes entre les hommes et les femme, les mères restant largement en première ligne pour concilier vie professionnelle et familiale.

1/ Le retour des Tanguy


Popularisé par la comédie d’Etienne Chatiliez, le phénomène des « Tanguy » est toujours très présent, en constante hausse et concerne près de 5 millions d'adultes.

Depuis la dernière enquête de la Fondation Abbé Pierre (« La Face cachée des Tanguy »), le nombre de jeunes concernés est en hausse de 250 000 personnes, pour atteindre le chiffre de 4 920 000 personnes, alors qu’ils n’étaient que 4 674 000 en 2013.

Si cette évolution souligne les difficultés d'autonomie résidentielle des jeunes qui n'arrivent pas à se loger, elle est surtout éloquente concernant les plus de 25 ans. En effet, 1 256 000 personnes de 25 ans et plus sont encore hébergées chez leurs parents. De manière comparable, on compte aussi 1,3 million de personnes en emploi qui vivent chez leurs parents, ce qui peut refléter des salaires trop bas et des niveaux de loyer trop élevés ou des logements sociaux trop rares pour pouvoir décohabiter.

On observe aussi une disparité notable entre les sexes : 2,8 millions d'hommes contre 2,1 millions de femmes vivent chez leurs parents, avec une augmentation significative du nombre d'hommes depuis 2013. De plus, 600 000 personnes résident chez des tiers, en hausse de 80 000 par rapport à 2013, illustrant la profondeur de la crise du logement.

Le retour des Tanguy

2/ Des familles en mutation et de plus en plus verticalisées


Le vieillissement de la population mondiale et la chute de la natalité sont deux phénomènes qui vont profondément modifier nos réseaux familiaux.

Ce sont les conclusions de trois chercheurs qui ont calculé, pour différentes époques et âges, combien une femme pouvait compter de membres proches de sa famille (ascendants et descendants directs, oncles et tantes, neveux et nièces, cousins et cousines germaines) encore vivants. En moyenne, une femme âgée de 65 ans en comptait 41 en 1950; en 2095, cela sera 25 seulement.

Ce resserrement s'accompagnera d'une mutation des réseaux familiaux. Une Francaise née aux alentours de la Première Guerre mondiale disposait en 1950, à 35 ans, d'une famille d'en moyenne 27 membres, dont seulement 2,3 ascendants (parents, grands-parents, arrière-grands-parents). Au même âge, une Francaise née aux alentours de 2060 aura une famille d'environ 19 membres, mais avec en moyenne 4,1 ascendants encore en vie. Elle aura un peu moins d'enfants et de frères et sœurs, beaucoup moins de neveux et nièces, de cousins et de cousines. Mais il est très probable qu'elle aura encore ses deux parents, et elle aura une chance sur deux d'avoir encore ses quatre grands-parents.

Autrement dit, des familles moins nombreuses, mais plus verticalisées, qui posent encore plus profondément la question sur les façons de s'occuper des nouveaux venus comme de nos aînés.

La famille en mutation

3/Les mères restent beaucoup plus nombreuses que les pères à délaisser leur vie professionnelle


Selon une récente étude de la Direction des recherches et statistiques (Drees), les inégalités de genre dans la gestion de la vie familiale et professionnelle persistent en France.


En 2021, 42% des mères dans des couples avec jeunes enfants sont moins impliquées professionnellement que les pères, contre seulement 8% des pères dans la situation inverse. Les mères sont souvent contraintes à réduire ou cesser leur activité professionnelle, particulièrement celles dans des emplois moins qualifiés, pour des raisons financières ou par manque de solutions de garde adaptées.


Aussi, les mères sans emploi passent nettement plus de temps avec leurs enfants que les pères sans emploi, avec une moyenne de 25 heures par semaine contre 9 heures.


Malgré une tendance croissante à l'égalité professionnelle, où 50% des couples partagent une situation professionnelle similaire en 2021 contre 36% il y a vingt ans, cette évolution est principalement due à l'augmentation de l'engagement des femmes dans la sphère professionnelle, plutôt qu'à un changement significatif du côté des pères.


Les mères toujours beaucoup plus nombreuses que les pères à délaisser leur vie professionnelle
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