1. Les changements de nom de famille ont triplé en 2023
"J'avais depuis longtemps l'idée de changer de nom, d'ajouter le nom de ma mère à celui de mon père. Pourquoi j'avais ce nom uniquement de mon père, alors que je ne le vois plus, et qu'au contraire je suis très proche de ma mère. Pour moi c'était une injustice. Quand j'ai entendu parlé de cette loi, j'ai tout de suite fait les démarches", raconte Justine, 28 ans.
Depuis la loi du 8 janvier 1993 qui assouplit la latitude des parents sur le choix des prénoms, la diversité et l'originalité des prénoms a totalement explosé. Alors que les possibilités de prénom étaient assez strictes avant 1993, sa libéralisation a permis une créativité non pas sans limite, mais une démultiplication des possibilités qui se retrouvent sur toutes les photos de classe.
La loi sur l'identité a récemment encore évolué. Depuis l’été 2022, la loi Vignal permet, une seule fois dans sa vie, de remplacer son nom de naissance par celui de son autre parent ou d’ajouter le nom du deuxième parent au premier, par une simple démarche en mairie. Cette procédure simplifiée a montré immédiatement son impact.
Selon une étude publiée ce 25 avril par l’Insee, près de 150 000 modifications ont été recensées entre l’été 2022 et fin 2023. C’est trois fois plus que les 44 000 enregistrés sur une période équivalente (mars 2021-juillet 2022) avant l’entrée en vigueur de la loi. Les demandeurs sont plutôt jeunes : la moitié ont entre 18 et 29 ans, un quart entre 30 et 39 ans. Les femmes sont majoritaires (57 %). Dans deux tiers des cas (97 500), la personne a remplacé le nom d’un parent par le nom de l’autre. Environ 30 700 personnes ont ajouté un deuxième nom au nom initial.
Si la loi sur les prénoms avait montré qu'elle répondait à une attente de distinction et de différenciation des familles, la loi sur les noms répond à d'autres ressorts. Rendre hommage aux mamans, les noms choisis étant très majoritairement les patronymes. Aussi, de nombreuses personnes souhaitaient visiblement délaisser leur patronyme après des violences dans l’enfance ou en raison de l'éloignement avec les pères.
Les changements de nom de famille ont triplé en 2023
2. Le regain du loto de campagne pour joindre les deux bouts
Dans une salle municipale en Moselle, Sandra explique qu'elle adore le loto :
"rien que pour ce week-end de Pâques, j'en fais cinq. Quand je vous dis que j'aime çà, et çà rapporte en plus!".
Vous avez sûrement déjà vécu ou vous connaissez ces lotos collectifs, organisés dans les salles des fêtes, chez les pompiers ou autres lieux d'association où le but du jeu est de remporter des téléviseurs ou autres bons d'achat au supermarché du coin. Environ 150 000 tirage associatifs sont organisés chaque année en France. Mais selon leurs organisateurs, le nombre de lotos organisés en France aurait doublé ces derniers mois.
Un organisateur explique, toujours en Moselle : "
Je suis obligé de hurler dans la salle parce qu'il y a trop de monde et les gens du fond n'entendent pas.
C'est un succès auquel on ne s'attendait pas pour un loto des écoles".
Plus que pour vaincre le hasard, les participants espèrent surtout remporter les différents bons d'achat ou les paniers alimentaires. Il y a le plaisir du jeu, de l'ambiance et la superstition de ses chiffres fétiches, mais c'est aussi de plus en plus un remède anti-inflation. À tel point que les responsables et participants racontent le faible intérêt pour les classiques appareils électroniques. Plutôt qu'un blender ou un appareil à raclette qui traineront dans le garage, les participants préfèrent le lot de 80€ du supermarché local.
Pas étonnant alors que les populations présentes se sont diversifiées. Aux côtés des sexagénaires qui recherchaient le lien social et à passer le temps dans la bonne humeur, vous trouvez des quadragénaires avec famille, et même parfois des plus jeunes qui espèrent gagner à moindre coût avec une grille 15€.
Le regain des lotos de campagne