L'évolution de la consommation alimentaire, entre grande distribution et restauration
Lors de la 2nde édition du Club Agroalimentaire de Crédit Mutuel
Equity, le spécialiste Philippe Goetzmann est intervenu pour partager son analyse de l’évolution de la consommation alimentaire, entre grande distribution et restauration. Et dans un contexte où l'on entend beaucoup parler de déconsommation, de baisse de consommation dans la grande distribution et de catastrophe inflationniste, son analyse est très éclairante et bien plus nuancée.
Si la consommation alimentaire est sous tension, elle se maintien bien mieux qu'on ne l'entend. Mais elle évolue et se déplace dans les pratiques.
D'abord, s'il y a baisse des volumes, c'est par rapport à la période pandémique qui a été très avantageuse pour la grande distribution. Aujourd'hui, les volumes suivent le trend d'avant Covid, nous serions juste dans une phase de normalisation.
Aussi, les pratiques alimentaires sont en grande transformation en raison d'évolutions sociologiques structurelles : fin de la binarisation des repas entre domicile en famille et restaurant comme lieu d'occasion, expériences hybrides liées à l'individualisation des repas (70% des ménages aujourd’hui en France sont tout simplement composés de 1 ou 2 personnes), temps de cuisine de plus en plus contraint par le temps de travail et des loisirs, diversification des expériences de repas hors domicile...
L'hybridation entre grande distribution et restauration s'accélère, offrant de nouvelles perspectives pour l'industrie alimentaire, désormais encline à fournir des services plutôt que des produits. Malgré des défis liés au pouvoir d'achat et aux coûts des matières premières, ces changements offrent des opportunités prometteuses pour tous les acteurs de la filière alimentaire.
Les évolutions des pratiques alimentaires
Un foyer sur 4 est une famille monoparentale
Pour faire la transition avec un des constats de Philippe Goetzmann, des statistiques récentes montrent à quel point la constitution des foyers français a fortement évolué. Une des grandes transformation est la hausse importante des familles monoparentales.
En effet, la part de familles monoparentales est passée de 9,4 à 25 % de l’ensemble des familles entre 1975 et 2019, selon l’Insee. Au total, on compte plus de deux millions de familles de ce type. Elles rassemblent environ 3,5 millions de personnes, parents et enfants compris. Dans 82 % des cas, elles sont formées d’une mère avec ses enfants. Si on ne considère que les enfants mineurs, un cinquième d’entre eux vit dans une famille monoparentale aujourd'hui.
C'est une transformation profonde dans la structure des familles, mais aussi dans leurs conditions. Les familles monoparentales vivent dans des conditions plus difficiles : leur taux de pauvreté approche les 20 %, contre 7 % pour les couples avec enfants (données Insee 2018).
La progression de la monoparentalité est principalement la conséquence de l’augmentation des ruptures de couples existants. À 25%, la part de ces foyers devraient ainsi plafonner à l'avenir.
25% des familles sont des familles mono-parentales
Qui sont les jeunes activistes pour le climat ?
C'est la question que se pose le sociologue Laurent Lardeux, suite à une étude menée auprès de 52 activistes répartis dans 17 villes, 11 régions de la France hexagonale et 12 collectifs.
L'engagement pour le climat des jeunes générations est en effet souvent présenté en termes d'opposition générationnelle. Entre les «
boomers
», consommateurs sans complexe de l’essor économique d’après-guerre, et la nouvelle génération anxieuse et mobilisée face aux répercussions climatiques de ce même essor, il existerait un clivage de génération. Mais qui sont exactement ces militants engagés dans les mouvements pour le climat, de Youth for Climate à Extinction Rebellion, en passant par Alternatiba.
L’enquête fait d'abord ressortir le rôle essentiel joué par l’univers familial dans l’entrée dans le mouvement, qu'il soit dans une mécanique d'identification ou de répulsion. L’école tient également un rôle majeur, à travers des fonctions de représentations ou les premières mobilisations. Ce sont donc des parcours qui viennent de loin, motivés pour une très grande partie par l’éco-anxiété qui est devenue un facteur central de mobilisation.
Ces mouvements se distinguent aussi fortement dans leur organisation. Aux structures verticales, hiérarchiques et bureaucratiques des mouvements traditionnels, les collectifs du mouvement climat préfèrent des modèles de gouvernance horizontaux et souples, et favorisent des modes d’organisation dans lesquels chaque membre peut revendiquer un droit à la parole. Aussi, s'ils sont souvent présentés comme radicaux, ces mouvements ne se placent pas en situation de rupture vis-à-vis de la société d’appartenance et du pouvoir politique.
Qui sont les jeunes activités pour le climat ?